La transition écologique aujourd’hui de plus en plus employée pour définir le changement vers un nouveau modèle de société (économique et social) transformant les modes de consommation, de production, de travail et plus généralement d’usage.
Et les données énergétiques sont déjà au cœur du quotidien des Français pour mieux connaître leurs consommations d’énergie ou bien pour gérer la recharge des véhicules électriques… Le partage de ces données, qui représentent de réels indicateurs de performance, est un mouvement à opérer dès aujourd’hui pour assurer la transition écologique des territoires français.
L’objectif est de répondre aux problématiques environnementales, du changement climatique et de l’épuisement progressif des ressources naturelles.
La transition énergétique est essentielle à la réussite de ce nouveau projet de société car l’énergie constitue est une source majeure de consommation et de production. Aujourd’hui, l’ensemble des acteurs intègrent les énergies renouvelables dans leurs offres de services pour alimenter la France avec une électricité faible en émission de Co2. D’ailleurs la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie par exemple a doublé en une quinzaine d’années. L’Union européenne vise la neutralité carbone d’ici à 2050.
Dans le cadre de cette transition énergétique, le système énergétique évolue constamment en intégrant de nouvelles sources et nécessite un pilotage en temps proactif. Dans ce contexte, les données vont jouer un rôle essentiel au service de la performance.
- Associer l’Open Data et le Réglementaire pour accélérer la transition énergétique
Récemment, le développement du big data a permis plusieurs avancées :
- D’une part, l’analyse des données permettent dorénavant de mieux comprendre le phénomène du changement climatique et l’impact météorologique.
- D’autre part, la collecte et le traitement de données grâce à différents capteurs (en 2019 McKinsey projetait 43 milliards d’euros en 2023) permettent d’adapter la demande d’énergie en temps réel. Les villes se tournent de plus en plus vers un modèle smart city.
La Data, bien valorisée, constitue indéniablement un avantage précieux pour le secteur de l’énergie face aux besoins évolutifs de leurs clients et partenaires.
D’ailleurs le développement des Smart Cities mettent à disposition des acteurs de l’énergie un volume exponentiel de données. En effet, ces bâtiments connectés s’appuient sur les réseaux électriques intelligents présents dans le réseau public de distribution, pour stocker et envoyer des données concernant l’état et l’utilisation du bâtiment.
Récemment la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a formulé 15 recommandations concernant l’ouverture des données. Depuis elle a mis en place une démarche de mise à disposition des données publiques dont elle dispose ce qui donne de bonnes perspectives d’évolution du partage des données énergétiques en France (en Open Data ou entre acteurs publics et privés).
Rapidement convaincus par cette démarche, de nombreux acteurs énergétiques français ont emboîté le pas. Enedis, GRTgaz, RTE, Storengy ont lancé le Réseaux Énergies, afin de diffuser des données multi-énergies, multi-opérateurs et multi-réseaux. Car, plus la donnée est riche et variée, plus la compréhension des phénomènes est juste et plus les solutions développées pour répondre aux problématiques sont efficaces.
Un autre exemple est donnée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie va encore plus loin et a décidé de créer la fabrique de la donnée pour proposer aux acteurs des données permettant de produire, en libre-service, des data visualisations, des cartographies personnalisées, ou encore des tableaux de bord et des rapports dynamiques. D’ailleurs une mine de données est disponible sur le portail opendata data.ademe.fr
- Les freins identifiés pour un usage efficace de ces données
Les freins à un usage efficace des données énergétique sont de plusieurs ordres avec en premier lieu les évolutions du cadre juridique et réglementaire (droit à l’oubli – RGPD, droit à la portabilité…) qui introduit un véritable nouveau pouvoir mis entre les mains des usagers.
Il faut aussi que l’ensemble des parties prenantes commence à appréhender les techniques de traitement des données dans les règles de l’art pour rassurer l’écosystème et réduire la méfiance réciproque entre le monde de la technologie et celui de l’écologie. Cela passera aussi par de la pédagogie, de la sensibilisation, est fondamentale et primordiale. Il est crucial d’entraîner toutes les parties prenantes du secteur dans le mouvement vers l’ouverture de données. En particulier, les acteurs privés doivent mieux partager leurs informations malgré la crainte de la perte d’un avantage concurrentiel.
Enfin, les données ne sont pas encore au RDV. Encore de trop nombreux jeux de données pertinentes ne sont pas partagées et doivent le devenir. Il faut avant tout progresser sur le volume de données partagées en open data pour donner les leviers aux consommateurs de pouvoir créer de la valeur avec. Mais il ne faut pas non plus que l’accroissement du volume de données se fasse au détriment de la qualité du partage de ces données. Un pilier de ce transfert de données de qualité est la plateforme Open Data et un grand nombre de plateformes diverses et variées n’est pas problématique tant que l’utilisateur final a facilement accès aux données dont il a besoin.
- L’open data, un élément fondateur du « monde d’après »
Nous avons vu et ressenti que les impératifs de décarbonisation changent clairement la donne. L’urgence climatique et les pressions gouvernementales contraignent les différents acteurs de l’énergie à se doter de plateformes Open Data pour permettre à leur écosystème d’accéder à des données et de les exploiter à des fins de lutte contre le changement climatique.
Il est urgent et primordial de faciliter la circulation des données libres et il ne faudrait pas que cette initiative, comme trop souvent, vienne de grandes sociétés étrangères. D’autant que nous avons de l’avance et on peut vous citer plusieurs exemples :
- Enedis est le premier distributeur d’électricité européen à proposer en open data des données énergétiques agrégées qu’il met à disposition de tous professionnels (fournisseurs d’énergie, experts, chercheurs, collectivités, acteurs de la mobilité…) et particuliers. Ce sont majoritairement des données sur la consommation et la production énergétique quelle que soit la source d’énergie : nucléaire, charbon, hydraulique, éolien, solaire.
- GRTgaz, RTE, Elengy, Storengy et d’autres ont lancé le Réseaux Énergies afin de diffuser des données multi-énergies, multi-opérateurs et multi-réseaux.
Se priver du partage de données c’est déprioriser les enjeux liés au climat et donc ne faire une impasse sur la neutralité carbone en France !